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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DE SÃO TOMÉ E PRINCIPE

A. Caractéristiques physiques

L'archipel  de São Tomé & Príncipe est situé entre les parallèles 1º 45' nord et 0º 25' sud et les méridiens 6º 26' est et 7º 30' ouest. Il est situé juste au nord de l’équateur qui passe sur l’Ilhéu das Rolas, située à 5 km au sud de l’ile de São Tomé. L’archipel appartient à un alignement tectonique de 2 000 kilomètres de longueur qui s'étend des Monts du Cameroun à Ilhéu Bombon située à quelques encablures au nord de Príncipe. Il se caractérise par un relief très accidenté et des sols généralement fertiles.

1. Relief

Le relief des îles est très accidenté, avec des pentes prononcées. Il est plus raide au centre-sud ouest de l’île de São Tomé, culminant à une altitude de 2 024 mètres au Pic São Tomé. À Príncipe, les parties centrales et méridionales présentent une orographie assez inégale, culminant à une altitude de 948 mètres ; le relief y est moins prononcé qu’à São Tomé.

2. Climat

Le climat est de type équatorial océanique, conditionné essentiellement par les basses pressions équatoriales saisonnières, par les vents de mousson du Sud, par le courant chaud du Golfe de Guinée et par le relief, déterminant principal des climats locaux. La température moyenne annuelle au niveau de la mer est de 26,5°C, avec des variations d’amplitude maximales-minimales de 6,8°C. Le gradient de diminution de la température moyenne annuelle du fait de l'altitude est de 0,76°C tous les 100 mètres. Mars et avril sont les mois les plus chauds tandis que juillet est le mois le plus frais. L’amplitude thermique entre les températures moyennes des mois les plus froids et ceux des mois les plus chauds n’est que de 2,8°C en raison de la caractéristique isothermique du climat. Selon la classification de Thornthwaite, les climats thermiques de l'archipel vont donc du mégathermique 23°C à 25°C de moyenne annuelle au microthermique avec une moyenne inférieure à 13°C.

À São Tomé le gradient de pluviométrie du nord au sud est d’environ 700 mm par an dans le nord ; il grimpe jusqu’à environ 7 000 mm par an dans le sud-ouest. En fonction de l'altitude et de l'exposition, à São Tomé on rencontre les climats aride (500 mm à 700 mm/an), semi-aride (700 mm à 1 100 mm/an), sub-humide (1 100 mm à 1 500 mm/an), humide (1 500 à 2 400 mm/an) et super humide (2 400 mm à 7 000 mm/an). À Príncipe, les précipitations varient entre 1 000 et 3 000 mm/an, avec des climats de type semi-aride, sub-humide, humide et super-humide.

L’archipel présente deux saisons sèches séparées par deux saisons humides. Cette différentiation est particulièrement prononcée dans la zone nord-ouest de l’île, plus sèche (climat semi-aride et aride) et elle est moins importante vers les zones les plus humides. La principale saison sèche (gravana) arrive entre les mois de juin et septembre et la petite saison sèche (gravanito), durant les mois de janvier et février.

3. Hydrographie et ressources en eau

São Tomé & Príncipe possède un réseau hydrographique composé de plus de 50 cours d’eau d’une longueur moyenne comprise entre 5 et 27 km et une dénivellation de 1 000 et 1 500 mètres. Il s’agit d’un réseau à caractère radial rayonnant à partir du centre (situé en hauteur) vers la ligne de rivage qui enlace le pays.

Figure 1. Réseau hydrographique de Principe

Source : République démocratique de São Tomé & Príncipe, Premier Rapport National de la Biodiversité, São Tomé.

Figure 2. Réseau hydrographique de São Tomé

Source : République démocratique de São Tomé & Príncipe, Premier Rapport National de la Biodiversité, São Tomé, 

Les écoulements sont alimentés pour une grande part par les précipitations pendant la saison des pluies mais aussi par les nappes souterraines au cours de la saison sèche. La capacité de ces cours d’eau est de 2,1 millions de m3 d’eau, ce qui équivaut à une capacité d’approvisionnement en eau d’environ 10 000 m3 par an et par habitant. Plus de 60% des cours d’eau se situent dans les parties sud-ouest et sud des deux îles.

Ces cours d’eau sont cependant très peu étudiés, seule la rivière Iô Grande a fait l’objet d’un suivi (de 1959 à 1985) aux stations de Manuel Caroça et de LGP – 84. Elle a été prise comme exemple pour le développement de la situation de base des écoulements dans le pays. Il a été noté une certaine tendance à la baisse des précipitations au cours des trois dernières décennies, qui s’est traduite par une chute des écoulements de cette rivière.

4. Écosystèmes

L'archipel est né d'une activité volcanique qui s'est achevé il y a environ trois millions d'années. Son isolement depuis toujours d'avec le continent africain a permis le développement d'une faune et d'une flore différentes de celles du continent ce qui lui confère un endémisme élevé. La richesse de la biodiversité de l'archipel est reconnue par les scientifiques qui considèrent la forêt tropicale de São Tomé et de Principe comme la seconde en terme de priorité de conservation de l'avifaune sur 75 forêts d'Afrique (Commission européenne, 1999).

Le caractère insulaire du pays a favorisé le développement de nombreuses espèces endémiques. Mais celui-ci rend les écosystèmes forestiers de São Tomé et Principe particulièrement vulnérables à l'action de l'homme sous quelque forme que ce soit. Une pression trop forte sur les ressources forestières (cueillette, chasse ou recherche de nouvelles terres) entraînera des conséquences irrémédiables pour la biodiversité si elles sont effectuées sans souci de conservation ou d'utilisation rationnelle.

On recense 763 espèces identifiées, dont 556 indigènes; le taux d'endémisme est de 19,4 %. Par ailleurs, les îles possèdent une grande diversité d'espèces exotiques. São Tomé & Príncipe constituent, avec d'autres îles atlantiques, l’un des territoires les plus importants dans le processus de transfert de plantes entre les continents à l'époque des grandes découvertes européennes. Certaines espèces y ont été introduites comme la canne à sucre (en 1493), le café  (en 1787), le cacao (en 1822), le bananier et le maïs. D’autres y existaient déjà comme le quinquina (Chinchona sp.) et les bambous. Parmi les espèces ligneuses introduites, les plus disséminées sont les érythrines, les acacias, le cocotier (Cocus nucifera), l’arbre à pain (Artocarpus communis), le jaquier (Artocarpus integrifolia) et l'avocatier (Persea americana).

a. Couvert végétal naturel

Il n'existe pas de caret d'occupation du sol qui pourrait donner des informations sur la distribution exacte des différents types de formation végétale. Pour analyser cette distribution, la plupart des spécialistes recourent aux données et informations fournies par les résultats du premier inventaire forestier national réalisé en 1989 par Interforest AB pour la Commission européenne. Selon cet inventaire, l'archipel de São Tomé & Príncipe est couvert à 90% par les forêts à l'exception d'une bande étroite de la côte Nord et Nord-Est où prédomine une végétation de type savane arborée. L'estimation a été obtenue à partir d'une méthode de la proportion de chaque type d'occupation identifié dans des parcelles d'échantillon. Les résultats sont présentés au tableau 1.

Tableau 1. Distribution de la forêt par type de formation (1999)

Superficie

Forêt primaire

Forêt secondaire

Forêt d'ombre

Total forêts

Total pays

Hectare

40 400

21 210

29 290

90 900

101 000

En %

40

21

29

90

100

Source: SALGUEIRO (A.) et CARVALHO (S.), 2002, Prospecta do Plano de Desenvolvimento Florestal. Direcção das Florestas/ECOFAC, São Tomé & Príncipe.

À l’origine, la végétation couvrant entièrement les îles était certainement constituée par des forêts équatoriales denses et humides semblables à celles qui existent dans l'ensemble du bassin du Congo. Ces forêts étaient distribuées en fonction de l'altitude (Excell, 1944, 1956, 1973). Mais certaines formations végétales, notamment celles qui se situent entre le niveau de la mer et 800 mètres d'altitude ont été modifiées par les activités anthropiques la mer et 800 mètres particulièrement à São Tomé. Les forêts primaires restent relativement intactes dans les parties difficilement accessibles comme les pentes fortes des forêts des brumes ou Obo à Philippia thomensis à aspect de bois sous-alpestre.

La localisation de la distribution de la forêt par type de formation réalisée par Philippe VERON en 1996 donne les résultats suivants (cf. tableau 2) :

Tableau 2. Localisation de la distribution de la forêt par type de formation

Type de forêt

Superficie en hectares

% du total

São  Tomé

Principe

Total

Forêt naturelle

23 864

4 554

28 418,0

28,5

Forêt secondaire

25 027

3 750

30 111,0

30,2

Forêt d'Ombre

27 000

5 289

32 289,0

32,4

Total Forêts

 75 89113 593 90 818,091,1

Autres terres

Non estimé

Non estimé

8 095,0

8,2

Eaux insulaires

Non estimé

Non estimé

688,0

0,7

Total

 

 

99 601,0

100,0

Source : VERON (Philippe), Études et Perspectives de la filière bois, São Tomé, Interforest AB, 1996.

a1. Étage de végétation

La végétation se distribue en quatre étages:

  • étage tropical, climat mégathermique de 0 à 300 mètres;

  • étage subtropical, climat mesothermique de 300 à 1500 mètres ;

  • étage montagnard bas, climat microthermique de 1 500 à 1 900 mètres ;

  • étage montagnard haut, climat microthermique de 1 900 à 2 024 mètres.

a2. Formation Climax

Les formations forestières climax se présentent de la manières suivantes :

Formations végétales de basse altitude

Ces formations végétales ripicoles de basse altitude sont présentes près des cours d'eau. Elles auraient une constitution floristique proche de celle de la forêt dense humide. Dans certaines situations, elles constituent la limite de la zone des savanes, signalant la transition vers les zones de forêt équatoriale de basse altitude, ce qui rendrait possible la coexistence d'espèces des deux écosystèmes.

Forêt équatoriale de basse altitude

Du niveau de la mer jusqu'à 800 mètres d’altitude, on rencontre une forêt équatoriale de basse altitude, équivalent de la grande forêt continentale africaine. À São Tomé, les espèces caractéristiques de cette formation sont Rinorea chevalieri, Zanthoxylum thomense, Drypetes glabra, Anisophyllea cabole et Sorindeia grandifolia. A Príncipe, il s’agit de Rinorea insularis, Ouratea nutans, Casearia mannii, Croton stelluliferus et Erythrococca columnaris. Ce type de forêt a pratiquement disparu sous sa forme primaire du fait de la pratique des cultures de canne à sucre, de cacao et de café. Cependant quelques espèces comme Milicia excelsa, Ficus sp., Pycanthus angolensis et Ceiba thonningii protégées et favorisées par l'activité humaine subsistent encore.

Forêt super-humide subtropicale : (forêt de montagne)

Entre 800 et 1400 mètres d’altitude, on remarque une transition lente d'espèces, avec une plus grande diversité que dans les formations des régions moins élevées, mais avec un aspect général qui leur ressemble. Les arbres sont grands (30 à 40 m), feuillus, et le taux d'humidité élevé favorise le développement d'épiphytes, de lianes et de fougères qui recouvrent les tiges des grands arbres. Les fougères arborescentes sont nombreuses en quantité et en diversité. Les familles Rubiaceae et Euphorbiaceae sont les plus représentées. Les espèces ligneuses caractéristiques de ces formations sont Trichilia grandifolia, Pauridiantha insularis, Pavetta monticola, Erythrococca molleri et Tabernaemontana stenosiphon. Ces formations ont été, de façon générale, peu modifiées par l'activité humaine, notamment dans les régions aux altitudes élevées.

Sur les pentes au sud des îles, plus pluvieuses et où la colonisation a été moins intensive, la forêt présente encore des zones apparemment intactes, surtout sur les pentes abruptes de la côte sud-ouest de São et pratiquement toute la partie sud de Príncipe. Dans d'autres zones au sud des îles, où les cultures agricoles ont été abandonnées depuis longtemps, les formations végétales ont évolué vers des forêts secondaires qui à présent se confondent, dans certains cas, avec les formations primaires.

Forêt pluvieuse d’altitude

Au-delà de 1400 mètres d’altitude, c’est le domaine de la forêt pluvieuse d’altitude en raison des taux élevés de précipitation et d'humidité, des brumes constantes et des températures basses. Elle se caractérise par des arbres moins grands, où prédominent Schefflera, dépassant rarement 10 mètres de hauteur.

Les épiphytes, en particulier les orchidées et les fougères, y occupent une place importante. Les espèces ligneuses caractéristiques sont Podocarpus mannii, Balthasaria mannii, Psychotria guerkeana et P. nubicola. Du fait des contraintes climatiques et topographiques (pentes extrêmement abruptes), ces formations ont échappé à toute culture, exploitation intensive ou toute autre activité anthropique. Elles se maintiennent, de façon générale, dans un très bon état de conservation.

a3. Formation édaphiques (formations littorales)

Elles comprennent les formations de savane, les dunes, les formations ripicoles et les aires marécageuses. Ces aires marécageuses sont dominées par la mangrove. Elles sont composées surtout par Rhizophora racemosa, R. harrisonnii, Dalbergia ecastaphyllum, Avicennia germinans. végétation sub-alpeste à Lobelia barnsii et Philippia thomensis. Elles occupent des zones réduites, dont la plus importante est celle de Malanza, dans l'extrême sud de São Tomé. La région nord-est de São Tomé (aire des Conchas et de Lagoa Azul) est la région la moins pluvieuse du pays avec moins de 1000 mm/an ; deux saisons sèches très nettes y sont remarquables. Le relief y est le plus doux de l'archipel. On y remarque la présence d’une savane herbeuse à Borassus aethiopium interrompue par de petites formations arborées et arbustives de petite dimension qui, du fait de l'absence d'une couverture arborée continue, contrastent fortement avec le reste du pays. Ces formations seraient le résultat de la coupe intensive des arbres et de la pratique fréquente de « queimadas » (brûlis), qui ont été pratiquées dès le début de la colonisation notamment avec l’introduction de la culture de la canne à sucre. On rencontre également une savane à parc à Adansonia digitata (baobab) et Rauvolfia dichitoma ainsi que Ziziphus mauritiana, Capparis Toméntosa, Parkia biglobosa et Borassus aethiopum. Enfin on remarque un sub-desert (littoral du Nord) à Ipoma pes-caprae, Canavalia rosea.

b. Formations anthropiques

Les formations végétales nées des activités anthropiques occupent les zones à vocation agricole :

  • le caféier : de 600 à 1000 mètres;

  • le cacaoyer : de 100 à 600 mètres;

  • le cocoteraie : frange côtière;

  • l'horticulture : frange côtière et et fonds de vallées.

Depuis les années 50, les superficies consacrées au le cacao ont été réduites de plus de 80%. On rencontre dans l'archipel de nombreuses plantations abandonnées. Mais le cacao occupe encore 60% des terres cultivées.

5. Géologie,  Pédologie, Répartition des terres

Les sols prédominants sont d'origine basaltique, en général riches, créés par l’altération des cendres volcaniques et des rochers magmatiques. Ils présentent un pH proche du neutre, une bonne teneur en potassium et phosphore, une bonne capacité d'échange cationique et une bonne capacité de rétention d'eau.

Très peu d'études pédologiques existent. Les plus récentes sont fragmentaires, ponctuels et limitées sur une poignée de zones. La seule étude, au niveau national, suivie d'une classification pédologique, date d'avant l'indépendance. Elle a été réalisée par en 1962 par J. Carvalho Cardoso et J. Sacadura Garcia. Selon cette étude, des huit grands types de sols identifiés, trois sont fondamentalement  paraferralitiques: il s'agit des sols fersialitiques et des sols litoliques qui couvrent 75% de la surface du pays où l'on pratique l'agriculture. Les cinq grands types restant ont un revêtement réduit ou presque insignifiant au niveau national à savoir : boues noires, sols glei, regossoles, psamitiques, aluviossoles, sols de gouttes (Coluviossolles).

Figure 3. Carte des sols de São Tomé & Príncipe

São Tomé

 

Légende des sols

1

Fersialitiques tropicaux

2

Litolithiques

3

Litolithiques avec sédiment

4

Litolithiques humufères à 3,5%

5

Paraferralitiques

6

Paraferralitiques + sédiments

7

Paraferralitiques humufères à 5%

8

Paraferralitiques + 5% de sédiments

9

Fersialitiques tropicaux + sols paraferralitiques

Source: Plan de maniement du P.N Obôs de Sao Tomé et Principe (1999).

À  São Tomé, les sols les mieux représentés sont les suivants : prédominance des sols paraferralitiques suivis par les sols litolithiques bruns humifères, les sols ferralitiques bruns tropicaux (zones principales de la culture du cacao) et par les argiles noires. Dans l'île de Príncipe, les sols paraferralitiques dominent et varient entre les jaunes et les rouges, et les sols litolithiques bruns humifères.

 

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