Espace SONY LABOU TANSI


Le 11 mars 2012

 

Œuvres romanesques

À la publication de son premier roman, La vie et demie, en France, en 1979, il prend le pseudonyme de Sony Labou Tansi, en hommage à Tchikaya U Tam’si. Tansi. Ce récit, qui se déroule dans une république imaginaire, la Katamalanasie, qui a 228 jours fériés nationaux, est une satire féroce de la politique fondée sur la torture, le meurtre et le culte de la personnalité, et dénonce toutes formes de dictature. Le Guide Providentiel a coupé Martial, le chef de l'opposition, en morceaux mais ce dernier "ne veut pas mourir cette mort". Il continue à tourmenter le dictateur, ainsi que toute la dynastie des Guides Providentiels. Son œuvre sera poursuivie par sa fille, Chaïdana, qui, pour venger son père, se prostituera avec les dignitaires du régime et les éliminera les uns après les autres, de « l’amour au champagne Chaïdana ».

Dans l’Anté-peuple, Dadou, directeur d’une Ecole Normale, est tourmentée par des pensées de Yavelde, une étudiante qui s’est amouraché de lui et dont il repousse les avances. Yavelde se suicide tue et Dadou est accusé de la tragédie. Sa famille est assassinée par une foule. Il se retrouve en prison. Il finit par s’évader et à s’enfoncer dans l’univers de la « mocherie ».

« Tout le fleuve devient l’aire de jeu de la « mocherie », défendue et entretenue par d’honorables représentants, le Commissaire de zone sur la rive gauche, et Martin Mouyabas, le Premier Secrétaire, sur la rive gauche. Tous deux, vivant dans le luxe, la luxure et l’abondance des biens, sont insensibles à la misère du peuple. » (Daniel MATOKOT, 2011)

D’errance en errance, déguisé en fou au nom d'une idéologie, Dadou finit par assassiner un fonctionnaire de l'Etat et du Parti lors d'une messe dans la cathédrale.

Martillimi Lopes, dans l’Etat Honteux,  

« … surgit de son petit village natal pour présider aux destinées de la Nation. Rien ne le prédispose à ces fonctions. Ses compétences dans l’art de gouverner la cité ne sont guères évidentes. Rien n’indique qu’il fera un bon politique. Pourtant, il est amené en grande pompe, sur un cheval blanc, symbole du pouvoir, avec armes et bagages, par une foule en liesse, pour devenir Président de la République ». (Daniel MATOKOT, 2011)

Les sept solitudes de Lorsa Lopez insistent sur la corruption et le chaos. On y trouve de nombreuses scènes « moches ». 

 « La « mocherie » n’est pas un fait individuel. Tout le monde y participe à des degrés divers. Lorsa Lopez, qui a assassiné sa femme, le reconnaît dans Les Sept Solitudes de Lorsa Lopez : « Ce crime n’était pas mon crime à moi tout seul… après tout ».

Personne n’est intervenu pour l’empêcher de tuer sa femme. Les citoyens de Valancia sont tous coupables de meurtre. Leur culpabilité réside dans leur silence, leur insouciance, leur indifférence, leur peur. Ils n’ont pas prêté  attention aux râles de la « viande » agonisante. Ils sont coupables d’avoir fermé les yeux sur les réalités quotidiennes, d’avoir accepté leur sort comme une fatalité. » (Daniel MATOKOT, 2011)  

Alors que tout le village sait Lorsa Lopes est coupable du meurtre de sa femme, c’est son perroquet qui est jugé et finalement fusillé pour abus de confiance, faux et usage de faux.

Dans Les yeux du volcan (1988), un colosse mystérieux arrive à la ville de Hozanna, où Benoit Goldman lit Genèse à haute voix, afin d'éviter des relations sexuelles avec sa femme, et Claudio Lahenda annonce : «Camarades, la révolution a été reportée. »

Œuvres théâtrales

En 1979, Sony Labou Tansi fonde et dirige  la troupe du  Théâtre et Rocado Zulu Théâtre à Brazzaville. Dramaturge, ses pièces de théâtre sont jouées en France, en Allemagne, en Italie, au Sénégal  et aux États-Unis. Quatre coproductions seront produites au Festival International des Francophonies en Limousin avec la collaboration de Pierre Vial, Daniel Mesguich, Michel Rostain et Jean-Pierre Klein

Prix littéraires

  Sony Labou Tansi a remporté plusieurs prix littéraires :

  • Concours théâtral Interafricain de Radio-France Internationale en 1979 pour la Conscience de tracteur.

  • Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire pour L'ante-peuple, 1983.

  • Palme de la Francophonie en 1985 pour Les solitudes septembre de Lorsa Lopez.

  • Prix Ibsen Fondation 1988.

Depuis 2003, le Prix Sony Labou Tansi est décerné à des pièces de théâtre francophones.

 Pour le critique Bernard Magnier :

 « Sony Labou Tansi a été ce météore fulgurant qui a incontestablement compté dans la destinée littéraire de bon nombre de ses cadets et qui a bouleversé durablement les lettres africaines en ouvrant la fenêtre de bien des possibles ».

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