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CesbcPresses Indicateur éditeur 979-10-90372 Centre d'études stratégiques du bassin du Congo = ISSN 2493-5387
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| Part du secteur informel dans le PIB | Part du secteur informel (hors agriculture) dans le PIB |
Afrique subsaharienne | 54,7 % | 23,7 % |
Afrique du Nord | 37,7 % | 26,3 % |
Asie | 23.9 % | 21,5 % |
Amérique latine | 30.6 % | 23,4 % |
Caraïbes | 22,2 % | 19,7 % |
Économies en transition | 21,7 % | 11,8 % |
Source : OCDE, Rapport Afrique de l’Ouest 2007-2008, Tableau 2.8.
Selon la Banque Mondiale citée par Koffi E. Adigbli, « 97 % des créations d’emploi proviennent du secteur informel dans les pays sous-développés. Malgré sa contribution importante, le secteur informel constitue l’un des domaines les plus illustratifs et les plus symptomatiques du déphasage qui existe entre le cadre juridique et la réalité sociale ». (K. E. Adigbli).
Cette situation préoccupe les institutions internationales, notamment le BIT et la Banque Mondiale.
C’est ainsi que dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le FMI et la Banque Mondiale ont pris la décision non seulement d’encourager ce secteur, mais aussi, d’intégrer ses activités dans les stratégies de développement.
Le secteur informel est caractérisé par l’absence de statistique. Une part importante de l’activité économique échappe ainsi à la comptabilité nationale, obérant ainsi les comptes nationaux et minorant en conséquence le PIB des pays africains. (Ph. ASKENAZY, 2010). Pour les États africains, la nécessité de l’intégration des statistiques du secteur informel dans les politiques économiques et sociales revêt un caractère impérieux. Le Congo n’est pas en marge de cette tendance lourde.
Les points communs au contexte institutionnel et économique portent en amont sur la lutte contre la pauvreté et en aval sur la profession comptable dite faible dans l’un et inexistant dans le second. Cette particularité du second contexte dépourvu des comptes interpelle. Un ensemble de questions incitent à la réflexion notamment celles-ci :
- En l’absence de toute comptabilité, comment obtenir des statistiques sur ce secteur ?
- Comment inciter les opérateurs du secteur à tirer un meilleur profit de leurs activités ?
- Y a-t-il un intérêt pour ces acteurs de sortir de l’informel ?
- Quel peut être l’apport de l’expert-comptable et pour quel intérêt ?
De ces interpellations, apparaît la question centrale de cette recherche : quels sont les facteurs bloquants de la pratique de la comptabilité dans le secteur informel ?
La réponse à ce questionnement se résume en deux hypothèses :
- L’ignorance des obligations légales ;
- L’absence d’un cadre institutionnel spécificité.
L’observation des pratiques des acteurs du secteur informel est l’intérêt pour la recherche des facteurs de la non-application des pratiques comptables. Les résultats de cette recherche sont susceptibles de donner de la matière aux professionnels de la comptabilité pour l’accompagnement de l’acteur du secteur informel par le biais du conseil et de l’assistance comptable. Telles seraient les perspectives de la contribution de l’exercice de la profession d’expert-comptable à la réduction de la taille du secteur informel.
Cette étude poursuit les objectifs suivants :
- Montrer que le secteur informel représente un marché potentiel pour la profession comptable du fait de l’accroissement du portefeuille client et de la diversification des missions. En effet, au-delà des services traditionnels, les experts-comptables devront également s’investir dans le conseil et par là, accroître leur chiffre d’affaires ;
- Pousser les entreprenants du secteur informel à maîtriser leurs activités afin de « booster » leur croissance et, par là même, favoriser leur migration vers le secteur formel ;
- Réduire l’opacité du secteur informel. En effet, l’assistance technique qu’apporteraient les professionnels de la comptabilité conduirait à la production des statistiques qui seraient reprises dans les comptes nationaux et dans les statistiques des agents économiques.
L’étude porte dans une première partie, sur la connaissance générale du secteur informel. Il s’agit d’une part de faire l’état des lieux de ce secteur et d’autre part, à partir d’un échantillon, de recouper les facteurs de l’existence du secteur informel.
La seconde partie est consacrée à la contribution de l’expert-comptable dans la réduction de la taille du secteur informel. Le premier volet est consacré aux ajustements indispensables à la normalisation. Il s’agit de repérer les activités informelles structurables et les mécanismes de leur traçabilité. L’étude s’achève par l’appréciation des impacts des résultats de cette réflexion tant sur le plan de la profession comptable que sur le plan institutionnel.
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