Hommage aux artistes disparus

 

 


 

 

Luambo Makiadi Franco :

 « Le Maître de la Poésie Populaire Congolaise »

Le 11 octobre 2008

Par Daniel Matokot,

Franco de Mi Amor, Ya Fuala,  Yorgho, Grand Maître : antant de pseudonymes qui ont accompagnés François  Lokanga Landju Pene Luambo Makiadi au cours de sa carrière.Franco est né le 6 juillet 1938 à Sonabata dans le Bas-Congo; il est décédé il y a 19 ans en Belgique, le 12 octobre 1989. Membre fondateur de l'orchestre Ok Jazz, auteur-compositeur prolixe, guitariste atypique, homme d’affaire, l'artiste a formé beaucoup de talents et laissé un héritage de plus de 1000 chansons qui appartiennent aujourd'hui au patrimoine culturel de l'Afrique au Sud du Sahara. Slameur avant le slam, rapeur avant le rap, maître de la satire, misogyne par excès (du moins dans ses chansons) et surtout pourfendeur  des mœurs de ses contemporains, Luambo Makiadi n'a pas laissé indifférents les spécialistes et autres chercheurs (musicologues, anthropologues, sociologues, etc.) de la culture urbaine des villes africaines coloniales et post-coloniales.

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Le 11 octobre 2008

Le 23 février 2008

JOSEPH KABASELE : 25 ANS DÉJÀ

Le 11 février 1983 à Kinshasa s'éteignait Joseph Athanase TSHAMALA KABASELE alias Kalé Jef ou Grand KALLÉ.

Il était un des plus talentueux musiciens africains de l'époque.

KALÉ JEF est né le 16 décembre 1930, à Matadi. Après sa naissance ses parents quittent cette ville portuaire du Bas-Congo pour s’installer à Léopoldville. C'est dans la capitale du Congo Belge que Joseph KABASELE fait ses études primaires et secondaires.

Joseph KABASELE débute sa carrière en 1949, comme choriste  dans le groupe vocal « La voix de la concorde ».

En 1953, il fonde son orchestre sur le modèle des " jazz band " américains d'où le nom African Jazz. Avec ce groupe, Joseph KABASELE révolutionne la musique congolaise. Il s'inspire beaucoup des  sonorités cubaines, notamment du Sextet Habanero et de la Sonora Matancera. Très vite Joseph Kabasélé et l'African Jazz deviennent le creuset du nouveau courant musical congolais. Des musiciens prestigieux comme Franklin Boukaka et Tabou Ley, ou des groupes comme Rock a Mambo de Rossignol, l'Orchestre Bantou de Brazzaville, etc., se réclameront de cette filiation.

En 1960, KABASELE fonde sa propre maison de disques, Surboum African Jazz.

Jusqu’en 1963, Grand Kallé et l’African Jazz figurent parmi les artistes les plus populaires d’Afrique. Chef d’orchestre, chanteur, compositeur, interprète, impresario, sa personnalité ne cesse d’évoluer.

En 1963, après une tournée en Afrique de l’Ouest, KALLÉ JEF est abandonné par ses musiciens qui fondent, autour de Nico KASANDA wa MIKALAY, l’African Fiesta.

Lumumbiste de la première heure Joseph Kabassélé est surveillé nuits et jours pendant des années par les services de sécurité de Mobutu. Il abandonne le Zaïre en 1979 pour s’exiler en France. Il crée à Paris, l’orchestre African Team aux côtés de Manu Dibango, Jean Serge Essous, Don Gonzalo, etc. Toutefois, l’expérience fait long feu. Une fois encore, Kallé se retrouve seul, sans orchestre, sans ressource. Commence alors une période de galère où il erre un un peu partout en Europe et dans plusieurs capitales africaines, à la recherche de son second souffle. Il revient à Kinshasa en 1976.

Il e voit confier la direction de la SONECA (Société Nationale des Éditeurs, Compositeurs et Auteurs). Mais, les choses ne vont pas mieux pour lui. Il repart à Paris et rentre en studio pour des autres enregistrements. C'est là que se manifeste l'hypertension qui l'emporter, le  11 février 1983 à Kinshasa l'âge de 52 ans.

Artiste avant-gardiste, Joseph KABASELE a légué à son pays voire à toute l'Afrique plus de 300 œuvres qui sont devenues des standards repris par plusieurs générations de musiciens congolais et africains : Kallé Catho, Kellia, Para Fifi, Indépendance Cha Cha, Africa Mokili Mobimba, Matanga ya Mobibo, Sophie Ya Motema, Congo se ya biso, Matanga y Modibo, Félicité, Ebalé ya Congo, Gauche-Droit=Débordement, Nalongoli Motema, etc.

Par sa musique, il a fait danser les mélomanes et fait connaître l'Afrique notamment dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.

 

Joseph KABASELE et Don GONZALO à Paris en 1970

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Aimé MIANZENZA

 

MADILU SYSTEM TIRE SA RÉVÉRENCE

 

Il était le fils spirituel de Franco LUAMBO MAKIADI. Avec Youlou MABIALA, ils avaient repris le flambeau de la rumba congolaise à la mort du Grand Maître.

On l'appelait RAMSÈS II ou encore le GRAND NINJA.

BIALU MAKIESE alias Aimé MADILU SYSTEM s’est éteint samedi 11 août 2007 aux cliniques universitaires à Kinshasa. Il souffrait d'hypertension et de diabète.

MADILU SYSTEM commence sa carrière à l'Empire Bakuba de Pépé Kalé. Toutefois, c'est dans OK Jazz de LUAMBO MAKIADI que l'artiste se révèle comme un très grand chanteur et compositeur.  Dès son arrivée dans cet ensemble, Franco, grand découvreur de talents, comprend immédiatement le meilleur que MADILU pourrait donner à la rumba congolaise. C'est Mamou du Grand Maître lui-même qui le propulse au sommet de son art. Mario le consacre définitivement. Les compositions de MADILU tiennent de ce qu'il apprend auprès de LUAMBO MAKIADI : mettre en musique les mœurs de ses contemporains.

Après la mort du Grand Maître, MADILU SYSTEM continue une carrière solo. Il sort successivement Ya Jean, Voisin, Frère Edouard, Sans compassion. Que des tubes.

Avec AFRICANDO, on découvre MADILU dans un nouveau registre, celui de chanteur de salsa. L'artiste livre une version de Mario à la sauce afro-cubaine, une version sublime. Il montre qu'il est un grand même hors de la rumba congolaise. Un nouvel album - « Bonne humeur » - était annoncé pour les prochaines semaines.

MADILU qui passait une grande partie de l'année en Europe était à Kinshasa depuis le mois d'avril pour la promotion de son dernier album. On le savait malade. Mais personne n'osait s'imaginer qu'à 57 ans, le GRAND NINJA irait rejoindre discrètement LUAMBO MAKIADI, JOSEPH KABASELE, NICO KASANDA, KWAMY, JO PO, DECA, PÉPÉ KALÉ, ABETI MASIKINI, PONGO LOVE, etc.

CIAO L'ARTISTE

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Voir l'article consacré à OK Jazz

 

 

WENDO KOLOSOY :

LA RUMBA CONGOLAISE PERD SON PATRIARCHE

Wendo Kolosoy

dans

"On the rumba river",

de Jacques Sarrasin

Le 3 août 2008

Dimanche 27 juillet 2008, une nouvelle se répand comme une traînée de poudre à Paris : Tabu Ley est mort. Grande stupeur dans la communauté africaine ... Artiste de renommée internationale mais également Ministre provincial de Kinshasa en charge de la Culture et des Arts, Tabu Ley était depuis quelques jours hospitalisé à la Clinique Saint Luc de Bruxelles.

Il a été évacué d'urgence en Belgique le 13 juillet 2008, après avoir été victime d’un malaise certainement à la suite de l'accident vasculaire cérébral (AVC) dont il avait été victime peu de temps avant. Vérification faite en Belgique, la nouvelle n'était qu'une fausse rumeur. Dieu Merci. Tabu Ley est bien vivant.

Mais comme une ironie du sort, voilà que l'artiste qui se dit "Mokitani ya Wendo" perd son père spirituel. En effet, Antoine Kolosoyi alias Wendo Kolosoy est décédé le 28 juillet 2008 à la clinique Ngaliema de Kinshasa où il avait été admis la veille. Il avait 83 ans.

Guitariste autodidacte, auteur, compositeur et chanteur, Wendo Kolosy laisse derrière lui une oeuvre monumentale, une oeuvre pionnière qui a inspiré, inspire et continuera d'inspirer des générations d'artistes musiciens d'Afrique subsaharienne.

La rumba congolaise perd un de ses "sonneurs" dont les mélodies se perdent dans la tradition orale et la musique populaire.

Jacques Sarasin lui a consacré un documentaire émouvant intitulé On the Rumba River.  Celui-ci retrace la vie de cet artiste au visage buriné et au regard d'aigle. Le documentaire de 85'30" a été tourné en République Démocratique du Congo en novembre et décembre 2004. Le film a été produit en 2006 et projeté pour la première fois au Festival International de Films de Fribourg (18-25 mars 2007).

Pour visionner les photos du film cliquez ici.

Wendo Kolosoy : une Afrique après l'Afrique et avant l'Afrique. (Bertrand Dicale, le Figaro, 13 mai 2008).

 

HOMMAGE À WENDO

Au commencement était… Wendo

Daniel MATOKOT

Quelque part à Mushie, dans la province de Bandundu, un jour de l’année 1925, naît Antoine Kolosoy. Son père s’appelle Lutuli Jules, de la tribu Ekonda. Sa mère, Bolumbo Albertine est d’origine Kundo. C’est auprès d’elle que le jeune Antoine passe une partie de son enfance car Jules, son père, le laisse orphelin assez tôt.

Albertine lui offre quelques années plus tard son bien le plus précieux, un « mukwassa », instrument de musique qu’elle utilisait pour s’accompagner au chant et calmer les tensions et les angoisses des personnes de son entourage.

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LES PIONNIERS DE LA MUSIQUE CENTRAFRICAINE MODERNE

SULTAN CHRISTIAN Ghislain ZeMBELLAT

Artiste-musicien Centrafricain

site web : Maziki.net

WENDO SOR

Wendo Sor, jeune adolescent de 15 ans, admirateur de Paulo Kamba et fasciné par le High Life commence à chanter dans les années 40 et enregistre en 1948 son premier disque 45 tours "Marie-Louise". Vendu à deux millions d'exemplaires, cet album le propulse hors des frontières de Congo Belge. En 1950 Wendo baptise son groupe «Victoria» pour rendre hommage à son Maître Paulo Kamba de l'autre rive du fleuve Congo. Ainsi, la chanson "Marie-Louise" produite par le producteur Grec Jiriminidis des éditions «Ngoma» permet au Congo Belge de prendre une avancée considérable sur le plan musical Africain. Par la suite on assiste à la naissance d'une industrie musicale Congolaise avec des studios d'enregistrement tenus par des prêtres et des unités de fabrication des disques vinyles gérées par des commerçants Grecs. Progressivement, ces structures vont participer à l'éclosion et au rayonnement  au de la Rumba Congolaise.

 

 

 

Le 12 mai 2008

Rapha Afara Bernard BOUNZEKI

 

4 août 1961 - 10 mai 2008

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Le Grand Maître de la SAPE

perd son dernier combat

Par Aimé D. MIANZENZA

Afara Rapha Bernard BOUNZEKI est décédé le 10 mai 2008, au CHU de Brazzaville des suites d'une crise d'hypertension. Il était né le 4 août 1961.

À ses débuts, personne n'aurait osé parier un sou sur le succès et la longévité artistique de ce musicien atypique et excentrique à la voix inclassable.

Ses chansons étaient des véritables peintures "orales". Comme Luambo MAKIADI qui fustigeait les mœurs de ses contemporains, Rapha BOUNZEKI décrivait dans ses chansons les illusions perdues d'une jeunesse que la Révolution congolaise prétendait nourrir "au lait et au miel".

Rapha Bounzeki était un amoureux de chansons de texte (exemple :  Parisien refoulé). Il avait réussi à conquérir une place unique dans l'univers de la musique congolaise de ces vingt-cinq dernières années.

L'artiste accordait autant d'importance à son son habillement qu'à ces textes. Élégant, il était adepte de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement vestimentaire né à Bacongo (Brazzaville) dans les années soixante avec les premières migrations vers la France.

 

 

TOM YOM'S EST PARTI POUR LES ÉTOILES

Tom Yom's, a perdu l'ultime bataille. L'artiste musicien est décédé le 25 décembre 2007 à Paris à l'âge de 50 ans emporté par la leucémie.

De son vrai nom André Baudelaire EYOUM EYOUM,  l'artiste savait qu'il n'en sortirait peut-être pas. Le Cameroun tout entier et ses admirateurs à travers le monde espéraient que l'échéance fatidique viendrait le plus tard possible. En vain !

Comme pour faire un pied de nez à tous ceux qui l'aiment, l'artiste est allé rejoindre les étoiles le jour où les chrétiens commémoraient la naissance du Christ.

Il sera inhumé ce vendredi 11 janvier 2008 à Dibombari, une localité située à quelques kilomètres de Douala et qui a donné au Cameroun certaines de ses célébrités telles que Françoise Mbango (athlète), Richard Bona (bassiste), Ekambi Brillant (chanteur), etc.

Ciao l'Artiste

Par CONSTY et BEN pour le Cesbc

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Voir l'Espace TOM YOM

 

 

 

MUSIQUE / CUBA

Le 23 mars 2008

Israel Cachao López nous a quitté

par Aimé D. Mianzenza

Quelques semaines après Tata Güines le "roi des congas", mort le 4 février 2008 à La Havane (Cuba) à l'âge de 77 ans, la musique cubaine vient de perdre Israel Cachao López, bassiste et compositeur, des musiciens qui ont eu une très grande influence sur les pionniers de la musique afro-cubaine en Afrique subsaharienne : Dexter Johnson, Joseph Kabasele, Labah Sosse, etc.

Maître de la descarga (variante afrocubaine du « bœuf » français ou « jam session » anglais), Cachao est mort le 22 mars 2008 à l'âge de 89 ans, à Coral Gables, en Floride (USA). Bassiste et compositeur, il était considéré comme l’inventeur du mambo. En effet, avec son frère Orestes López, il a inventé le "nuevo ritmo" à la fin des années 1930. Le nuevo ritmo fut d'abord intégré au danzon avant de s'en séparer pour  devenir le mambo.

La mort de Cachao est un nouveau coup dur pour la musique cubaine qui a vu disparaître depuis le début des années 2000 :

- les uns après les autres, les figures légendaires du Buena Vista Social Club : Ibrahim Ferrer, Pio Leyva, Compay Segundo et Ruben Gonzalez.

- Celia Cruz, décédée le 16 juillet 2003 à Fort Lee (USA) à l'âge de 78 ans. Le nom de Celia Cruz, la guarachera de Cuba, est à jamais lié à la Sonora Matancera des années 50. La chanteuse remplaçait Myrta Silva,  la vocaliste du groupe quand en 1950, elle décida de retourner définitivement à Porto-Rico, son île natale,.

- Carlos "Patato" Valdés, percussionniste, également membre de La Sonora Matancera. Il est mort le 4 décembre 2007 à New York (USA) à l'âge de 81 ans.

 

 

Le Buena Vista Social Club en deuil

Le 14 février 2009

Orlando Cachaíto López est mort

Les Évryens ont eu la chance de l'écouter avec le Buena Vista Social Club le 21 juin 2008, lors de la Fête de la musique à la Place des Droits de l'Homme et du Citoyen, devant l'Hôtel de Ville d'Évry (France). Le célèbre contrebassiste cubain sociétaire de Buena Vista Social Club s'est éteint  dans un hôpital de la Havane des suites d’une opération chirurgicale pour un cancer de la prostate. Il était né le 2 février 1933 à la Havane.

Il était le fils d'Oreste López (compositeur, violoncelliste, bassiste et pianiste) et neveu d'Israel Cachao López (compositeur). Les frères López ont révolutionné la musique cubaine des années 1930 aux années 1950 en fondant les descargas (variante cubaine du « bœuf » ou « jam session »). Ils ont inventé le nuevo ritmo à la fin des années 1930, qui était intégré dans les morceaux de danzon (genre musical créé à Matanzas (Cuba) et qui servira de servira de base au mambo en 1937.

Orlando "Cachaíto" López était de formation classique; il possédait un sens du swing. Mais cela ne l'a pas empêché  de jouer dans l’Orchestre symphonique national tout en s’illustrant dans de nombreux orchestres et les boîtes de jazz de Cuba, avant d’intégrer le Buena Vista Social Club, formation réunissant les musiciens de l'âge d'or de la musique populaire cubaine.

Ce décès porte un nouveau coup dur à la musique cubaine et surtout au Buena Vista Social Club, qui avait perdu quatre sociétaires au cours des six dernières années:  Compay Segundo (14 juillet 2003), Ruben Gonzalez (8 décembre 2003), Ibrahim Ferrer (en août 2005) et Pio Leyva (en mars 2006).

 

Daniel MATOKOT

 

LUSSIALALA 

De la poussière à la poussière…

« Si la Mort avait des yeux

Il devait savoir qui prendre et qui laisser »,

Chantait Loussialala la Poussière.

« Mais comme la Mort n’a pas des yeux

C’est du n’importe quoi »,

Nous avons perdu un artiste de talent, le 28 Septembre 2011, à Pointe Noire (République du Congo), des suites d’une crise cardiaque.

Car avec la mort :

« Il ne blague pas

Il est le seul patron,

Mal placé ou bien placé,

C’est pas l’affaire de monsieur la Mort… »

Nous l’avons connu à Brazzaville, dans un « foula-foula » ou un bus de la S.T.U.B., se rendant le matin au C.E.F.R.A.D., son lieu de service ; ou à pied, le soir, après une dure journée de travail, rentrant sans se presser à son domicile, en « musiquant » en cours de route, pour le grand bonheur des mélomanes, sur son inséparable « ngomfi », la petite guitare traditionnelle bembé.

La légende nous a appris que son don s’est exprimé pour la première fois à l’âge de six ans.

Le petit Albert  N’Kibi, né à Myamba Mouyondzi (Congo Brazzaville) se voit confier un « ngomfi » par un homme (il a peur que l’enfant n’abime son précieux instrument) pour qu’il le lui porte au village. Non seulement la guitare arrive à bon port saine et sauve, mais le jeune garçon a eu le temps de « musiquer » dessus et de composer sa première chanson « Kidilu », qui demeure à ce jour un de ses meilleurs morceaux.

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Le 28 mai 2010

Par Aimé D. MIANZENZA

 

FREDDY Mayaula Mayoni

EST ALLÉ REJOINDRE LE MAÎTRE

Il nous a fait hurler au stade Tate Raphaël. Après avoir rangé ses crampons, il nous a fait trémousser sur des rumbas suaves, comme si on devait jouer la troisième mi-temps. Il avait ensuite rangé sa guitare depuis ce jour de janvier 2004 où, en Tanzanie, il a été foudroyé par un AVC qui a paralysé son côté droit et lui a volé sa voix.

Freddy Mayaula Mayoni, guitariste, auteur-compositeur et ancien sportif de haut niveau (football et de hand-ball),  est décédé le mercredi 26 mai 2010 à Bruxelles (Belgique) à l’âge de 64 ans.  Il était né le 6 nombre 1946 à Léopoldville.

Il a fait les beaux jours de l'AS Vita Club de Kinshasa de 1967 à 1971 avec Kembo, Mayanga et Kibonge Gento, également des joueurs de la grande équipe des Léopards, l'équipe nationale de la république du Zaïre. Ensuite il a joué en Belgique au Racing de Charleroi et au Racing Club de Jette à Bruxelles et en Suisse à Fribourg.

Après sa carrière sportive, Freddy Mayaula Mayoni a entamé une carrière d'artiste musicien. Il rejoint en 1975 l'orchestre Tout Puissant Ok Jazz de Franco Luambo Makiadi, son ancien président à l'AS Vita Club. Au contact du Grand Maître, l'auteur-compositeur explose. Il compose des œuvres d'une sensibilité étonnante, les unes plus belles que les autres : Momie, Sauce ya bolingo, Veniuza, Mokili Makambo,  Chérie Bondowe, Nabali misère, Doudou, Libala Bombanda compliqué, Momie, etc. Mayaula est également l’auteur de Ndaya, Cicacrice, Likama, chantées par M’Pongo Love N'Landu en 1976 et 1977, et de Nasi Nabali interprétée par Tshala Muana.

En 1993 il sort Don P. chez Sonodisc à Paris, un album qui marque sa carrière solo. Pour l'occasion, Freddy Mayaula fait appel à la collaboration de Lassa Carlito et Pembey Sheiro. L'album qui rassemble des œuvres venues d'une autre planète comporte des titres fabuleux comme L'amour au kilo, Ousmane Bakayoko, Mbongo, Kotika te, Mamiwata, Doudou a mwen.

Sonodisc a regroupé dans sept CD l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste, les premières chansons ayant été gravées sur disque vinyle 45 tours et 33 tours LP : La machine à tube (1984), L'amour au kilo (1993), Chérie Bondowé (1996), Nabali misère (1997), To do one's best (1998), Fiona Fiona (2000) et Bikini (2000).

Freddy Mayaula Mayoni a rejoint au panthéon des artistes Luambo Makiadi, Joseph Kabasele, Wendo Kolosoy, Madilu System, Nico Kasanda wa Mikalay, Pépé Kalé, Serge Essou, Alphonso, etc., laissant des nombreux mélomanes inconsolables. Il lègue en héritage à la musique congolaise un répertoire qui témoigne d'une inspiration d'une très grande sensibilité qui continue de faire danser des générations d'amoureux de la vraie rumba congolaise de l'Afrique aux Caraïbes.

ADIEU L'ARTISTE !

 

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