LE CIRCUIT DE DISTRIBUTION AU CAMEROUN

Par CONSTY FUNK, Producteur

I. Historique et état des lieux

Il n’existe plus de circuit de distribution au Cameroun. Avant les années 2000, les distributeurs essayaient de mettre à la disposition du public des k7 et CD des artistes camerounais et étrangers. La production se portaient bien au pays de Manu Dibango parce que les canaux de distributions permettaient aux producteurs et éditeurs d’écouler leur produit. Les artistes pouvaient vivre de leur art. Les canaux étaient diversifiés. Il y avait :

1.     Les éditeurs disposaient de stocks importants. En effet, ces opérateurs s’étaient dotés des capacité de duplication des k7 et des CD.

2.     Les distributeurs, grossistes et semi-grossistes : la plupart étaient localisés au Marché Congo à Douala et en face du Marché central à Yaoundé. Certains de ces opérateurs ont été de découvreurs de talents qui font aujourd’hui la fierté de la musique camerounaise. On peut citer entre autres :

-        Flash Music;

-        Mc Pop Music International d’Alain Noumsi ;

-        Coup Bis ;

-        Down Man ;

-        Stars Video & Music ;

-        Emmanu Music du Grand Emmanuel ;

-        La Maison du Lazer de Célestin Tchakounte

-        Médiastore de Dr. et Anne-Marie Tamo qui ont lancé Sergeo Polo et Njohreur ;

-         Music Store de Fotso Kamgain qui a fait connaître Petit Pays ;

-        Preya Music de Prince Ndedi Eyango qui découvrit Longue Longue, Tanus Foe, Jacky Kingue ;

-        Kouogen et fils de Kouogen Moïse, producteur de Kotto Bass et de la Diva Bébé Manga ;

-        RTM Duplic deTom Yom’s.

Ces distributeurs avaient compris que l’activité marchait et se sont également tous lancés dans la production.

3.      Les disquaires installés à tous les carrefours du pays dans des kiosques qui distillaient des musiques disponibles avec leur bandes d’annonces. On les remarquait par des posters d’artistes collés sur les murs avec la mention « disponibles ici ».

4.      Les revendeurs : ce sont des jeunes qui se baladaient avec des k7 et CD dans toute la ville sillonnant les bars, les restaurants et les différents publics.

À cette époque, la filière de la musique au Cameroun était prospère. La qualité des artistes, la présence de producteurs faisant correctement leur métier et la diversité des choix offerts aux mélomanes tant du point de vue des genres de musique que des supports, permettaient aux différents maillons de la chaîne (artistes, producteurs, distributeurs, revendeurs, etc.) de gagner de l’argent et de vivre de la musique.

C’est ainsi que Longue Longue, Racyn Sagath, Petit Pays, Koffi Olomide, Meywe, pour ne citer que ceux-là, ont vendu des milliers de disques au Cameroun. Aujourd’hui tous ces distributeurs ont disparu ou ont été obligé de changer d’activité du fait la crise de l’industrie de la musique au Cameroun

II. La nouvelle donne

L’une des raisons de la mauvaise santé de la musique camerounaise est la distribution. Le public ne sait pas ou exactement se procurer des Cd ou autres produits musicaux d’une qualité irréprochable.

Les acteurs de la production et de la distribution pressurés par les organismes de collecte des droits de reproduction des œuvres musicales ont presque tous jeté l’éponge. Toutefois quelque résistants essaient de s’organiser en braver les difficultés du secteur au Cameroun. On peut ainsi citer des noms tels que Achille Production, Music Store, Culture MBOA, Africatone , JPS Productions qui résistent malgré tout.

Achille Production

C’est un homme d’affaire qui a voulu investir dans le Show-biz camerounais. Nous l’avons rencontré. Il nous dit ce qui suit : « Je sais sur quoi je compte ».

Sa fortune personnelle lui a permis de prendre ce risque ; il est propriétaire d’une équipe de football, d’un grand cabaret dancing à Yaoundé, de sa structure de production et de distribution. Par ailleurs il détient le dernier record de vente au Cameroun soit 35 000 Cd vendus avec l’artiste Ahidjo Mamadou qui a été aussi le meilleur artiste de l’année 2007 au Cameroun. Il a un réseau de distribution qui comprend des boutiques à Yaoundé et ses environs. Il parvient à vendre le bitkussi dans ces localités.

Music store

C’est une enseigne qui appartient à Monsieur Fotso Kamgain. L’affaire résiste en faisant du dépôt-vente. Quand un artiste sort un Cd, il vient lui déposer un stock conséquent à sa boutique. Music store se charge ainsi de la vente.

Culture MBOA

Cette enseigne montre la créativité des artistes camerounais et leur détermination pour prendre en main leur propre destin. En effet, la structure est une association. Elle a été créée par l’artiste Manuel Wandji (Wambo) ancien producteur, arrangeur et percussionniste de Henry Dikongue. Après la sortie de son album Wambo, Manuel avait cédé sa licence à RTM Duplic du regretté Tom Yom’s qui avait un gros avantage par rapport aux autres. La radio RTM avait très connue pour assurer une très bonne promotion des artistes musiciens et de leurs œuvres. Quand Manuel Wandji a voulu demandé des comptes, à sa grande surprise, il n y avait pas plus de 5 Cd vendus. Manuel cru d’abord à l’escroquerie avant de se rendre à l’évidence. Cette désillusion le poussera à lancer son propre réseau de distribution dans les centres culturels français et certains supermarches.

JPS Production (Jean-Pierre Saar)

Jean-Pierre Saar a créé JPS Production pour maîtriser la distribution des artistes qui ont signé avec sa société. Mais il faut dire d’après Monsieur Jean-Pierre Saar qu’il ne compte pas sur le marche camerounais. Il réalise la plus grande partie de ses ventes hors du Cameroun voire de d’Afrique.

Africatone

Ce structure apporte une nouvelle dynamique avec une approche innovante : la distribution de proximité. L’enseigne a  sorti de l’album « Mgbwa ak afub ». Cette chanson phare qui a donné le nom à l’album trône actuellement au sommet des charts camerounais.

David Mengué Ela, un homme d’affaires un passionné de musique, propriètaire du plus grand studio d’enregistrement du Cameroun et par ailleurs manager d’Africatone (maison de production) décida de créer son propre circuit de distribution. Sa méthode consiste à recruter des jeunes qu’il envoie faire la vente porte-à-porte pour proposer des cd aux clients potentiels. Cette méthode « révolutionnaire » pour le secteur a des résultats probants bien qu’elle ne se qu’à un seul produit.

On remarquera que les hommes d’affaires qui prennent le risque de continuer sont des véritables passionnés de musique ; leur engagement est très proche du mécénat.

Enfin pour ce qui de la distribution du hip-hop, elle se fait par les artistes eux même et pendant les concerts.

 

 

Kimaany et la Reine du Makossa

 

La reine du Makossa

Ils font qui  créent l'actualité musicale


 

 

Final D des Bantou Pô Si

La reine du Makossa

 

Disquaire à Douala

 

Spectacle

Kimaany

 

Turbo Music (Douala)

  

Consty Funk et  

 

Dubois du groupe Macase et Sultan Oshimin

  
 

Kimaany

 

Big B-Zy

 
 

Njohreur

 

R-Dogg Virus et Arafat

R-Dogg Virus

 
  

Arafat

Arafat et Benjamin

Kimaany, Consty et la Reine du Makossa

Benjamin, R-Dogg Virus et Consty Funk

   
 

Consty Funk et Final D

 

Berty

 
     
     

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